Avril 2024
Une analyse des données de la cohorte NutriNet Santé révèle un nouveau trait psychologique associé à la qualité de l’alimentation : la prise en compte des conséquences futures, ou CFC (pour consideration of future consequences). Mesurée par un questionnaire validé, la CFC reflète la tendance à envisager les conséquences futures des comportements que nous adoptons aujourd’hui (versus la tendance à considérer ses besoins, envies et préoccupations immédiats). Ainsi, chez les 27 330 Nutrinautes inclus dans l’étude, la CFC allait de pair avec un score global plus élevé de qualité du régime[1] , et plus particulièrement avec des consommations plus élevées de fruits et légumes, produits complets, légumineuses, et de moindres consommations d’alcool, de viandes et viande transformées. Concernant spécifiquement les produits sucrés, les résultats étaient hétérogènes, et difficiles à interpréter : une association positive avec la CFT était observée pour les confiseries et les boissons non alcoolisées (dont les boissons sucrées) tandis qu’une association négative était rapportée pour les aliments sucrés (biscuits, gâteaux…).
Des analyses recherchant les facteurs médiateurs susceptibles d’intervenir dans ces associations identifient certains motifs de choix alimentaires particulièrement impliqués (parmi les 9 testés [2]) : des préoccupations plus marquées vis-à-vis de la santé et de l’environnement. Les chercheurs estiment que les futurs travaux cherchant à améliorer les comportements alimentaires gagneraient à considérer et approfondir le rôle de la CFC.
[1] Selon le mPNNS-GS, score mesurant le degré d’adéquation du régime aux recommandations du PNNS
[2] Environnement, présence de contaminants, santé, prix, goût, praticité, éthique, produits locaux/de producteurs, innovation…